jeudi 27 septembre 2012

Le coq français

La France a pour emblème le coq. Pas l’aigle majestueux, l’ours puissant ou le lion royal, non, le coq. Le volatile relou qui réveille tout le monde le matin puis passe le reste de la journée à se pavaner dans la basse-cour et à s’envoyer toutes les jolies cocottes du coin. Voilà, le thème est donné.



Je trouve, en fait, que cette image nous convient plutôt bien. La France n’est pas, ou du moins plus, un grand pays. Déjà, géographiquement, on est un peu ridicules entre les Etats-Unis, la Russie, la Chine et de façon générale tous nos potes les pays émergents. On a été grands en termes de population par rapport au reste de l’Europe mais allô, ça fait un certain nombre de décennies que ça n’est plus d’actualité. Et oui, on a imposé notre langue à tout ce qui se faisait de chic chez les cours royales du XVIIIème et XIXème siècle, et on a un peu colonisé les trois-quarts de l’Europe avec Napoléon mais là encore, c’est du passé.

Pourtant la France continue d’être membre du Conseil de Sécurité de l’ONU, de défendre sa vieille langue bec et ongles contre l’avancée inexorable des terribles américanismes, de croire fermement que son cinéma vaut largement celui d’Hollywood, et de vouloir faire entendre sa voix dès qu’il est question de Droits de l’Homme, même au fin fond de Pétaouchnok, parce que merde à la fin les Droits de l’Homme c’est quand même un peu notre rayon !
Et puis n’oublions pas que nos hommes sont les plus romantiques, nos femmes les plus élégantes, nos habitants les plus râleurs  ; rappelons aussi que nous avons des musées, des châteaux et des paysages que le monde nous envie, quant à notre cuisine n’en parlons pas : elle est aussi essentielle au patrimoine culturel mondial que les temples d’Angkor. Au moins.

Et la France, ce petit coq relou que les autres pays regardent avec un air mi-dubitatif, mi-amusé et re-mi-exaspéré derrière, se débrouille quand même à peu près pour compter dans la carte du monde.


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Il n’y a pas si longtemps, un certain président hyperactif exaspérait tout le monde en étant petit et arrogant, en voulant être partout à la fois, en ayant un avis sur tout et en sautillant dans tous les sens. En plus, il se tapait une super jolie cocotte. Malgré tous ses défauts, ou peut-être en vertu d’eux, je me dis qu’il n’incarnait pas si mal notre bon vieux coq.


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Depuis quelques temps, un certain nombre d’articles et de livres s’insurgent contre le désastre qui afflige l’Histoire de France depuis plusieurs années : elle n’est plus aimée. Il semblerait que nos chères têtes blondes apprennent maintenant au collège les noms des empereurs maliens plutôt que ceux d’Henri IV ou Louis XIV. On multiplie les lois pour s’excuser à l’égard des diverses minorités autrefois maltraitées, on renie au passage les époques associées, et on cultive peu à peu la honte de notre passé. Pendant ce temps-là autour de nous, la Chine et les Etats-Unis (entre autres) se rengorgent de leur histoire glorieuse, de leur culture centenaire ou millénaire, de leurs grands principes immuables, et donc de leur légitimité éventuelle à les imposer au reste du monde.

C’est dans ce contexte que la France s’est choisi comme nouveau président un homme qui ne rêve que d’être normal, d’être Monsieur-tout-le-monde, de ne pas faire de vagues et de ne pas faire parler de lui. Et ce que j'ai envie de lui dire, c’est que la France n’est pas faite pour ça. Cocorico.

jeudi 17 mai 2012

Pendant que des coccinelles paressent au soleil sur le rebord de ma fenêtre

Travailler studieusement pendant deux heures.
Lever les yeux de son écran d'ordi.
Se dire que c'est dommage de s'être mise dos à la fenêtre alors qu'il y a une belle vue.
Arranger les meubles pour voir ladite vue.
La trouver beaucoup trop belle.
Ne plus arriver à bosser.






Poum, gros échec de productivité :)

vendredi 4 mai 2012

Worst Date Ever 2, le retour

Comment j'ai cru que j'avais un mec, mais en fait non.


SMS reçu aujourd'hui à 14h51 : "On peut dîner ce soir, et aller dans un bar après, donc si ça te dit rdv 19h30 devant le métro ***".


Réflexion personnelle assortie : "Chouette, un dîner en amoureux, après deux semaines de relation ça va être tout charmant. Je me demande où il va m'emmener ! Enfin il y a plein de bars et de restos sympas dans le quartier du métro ***, ça va forcément être une bonne soirée."


...


Deux mots : resto U. 
Oui, oui, resto U. Le seul, l'unique, l'authentique, celui avec des plateaux en plastique, des salades en plastique, un plat du jour à trois points et des pré-ados qui braillent.


Voilà.

mercredi 25 avril 2012

De l'égalité du vote

En cette période électorale (sur laquelle je ne ferai pas d'autre commentaire de peur de m'emporter), il m'est venu une réflexion. C'est d'ailleurs en me faisant cette réflexion que je me suis dit : "tiens, on se fait souvent des réflexions de ce genre, si on en faisait un blog ?".

Je me dois de préciser que cette réflexion a été reprise par Ségolène R. dans le débat télévisé de dimanche dernier ; je n'ai pas encore déterminé si ça détruisait l'intérêt de la réflexion ou si ça prouvait que Ségo pouvait avoir de bonnes idées de temps en temps - même si sa conclusion n'était pas la même que la mienne.

Bref.

Or donc, le jour d'un vote est le seul jour où tous les Français en âge de voter sont absolument et totalement égaux. Mon vote a exactement la même valeur que celui de BHL, de Mme L'Oréal ou de l'éboueur du coin de la rue (no offense, les éboueurs). Je trouve ça assez fou, un peu grisant, un peu effrayant aussi. C'est probablement le seul jour où ça m'évoque concrètement quelque chose de vivre dans une République.

La veille de l'élection, j'avais discuté avec un certain nombre de gens pour savoir pour qui ils pensaient voter. Et même en cas de désaccord, ce qui ressortait chez tout le monde c'était que c'était très très important d'aller voter. Procuration, journée réservée, débats, soirée plus attentive que jamais devant la télé ... Globalement, ce petit bout de papier dans cette petite enveloppe dans cette petite urne avait une importance capitale aux yeux de tout le monde. 

Pourtant, une voix c'est rien. Mais c'est la même pour tout le monde.

Mais allo, quoi.

Voilà, c'était juste pour mettre un premier message.