La France a pour emblème le coq.
Pas l’aigle majestueux, l’ours puissant ou le lion royal, non, le coq. Le
volatile relou qui réveille tout le monde le matin puis passe le reste de la
journée à se pavaner dans la basse-cour et à s’envoyer toutes les jolies
cocottes du coin. Voilà, le thème est donné.
Je trouve, en fait, que cette
image nous convient plutôt bien. La France n’est pas, ou du moins plus, un
grand pays. Déjà, géographiquement, on est un peu ridicules entre les
Etats-Unis, la Russie, la Chine et de façon générale tous nos potes les pays
émergents. On a été grands en termes de population par rapport au reste de l’Europe
mais allô, ça fait un certain nombre de décennies que ça n’est plus d’actualité.
Et oui, on a imposé notre langue à tout ce qui se faisait de chic chez les
cours royales du XVIIIème et XIXème siècle, et on a un peu colonisé les
trois-quarts de l’Europe avec Napoléon mais là encore, c’est du passé.
Pourtant la France continue d’être
membre du Conseil de Sécurité de l’ONU, de défendre sa vieille langue bec et
ongles contre l’avancée inexorable des terribles américanismes, de croire
fermement que son cinéma vaut largement celui d’Hollywood, et de vouloir faire
entendre sa voix dès qu’il est question de Droits de l’Homme, même au fin fond
de Pétaouchnok, parce que merde à la fin les Droits de l’Homme c’est quand même
un peu notre rayon !
Et puis n’oublions pas que nos hommes sont les plus romantiques, nos femmes les plus élégantes, nos habitants les plus râleurs ; rappelons aussi que nous avons des musées, des châteaux et des paysages que le monde nous envie, quant à notre cuisine n’en parlons pas : elle est aussi essentielle au patrimoine culturel mondial que les temples d’Angkor. Au moins.
Et puis n’oublions pas que nos hommes sont les plus romantiques, nos femmes les plus élégantes, nos habitants les plus râleurs ; rappelons aussi que nous avons des musées, des châteaux et des paysages que le monde nous envie, quant à notre cuisine n’en parlons pas : elle est aussi essentielle au patrimoine culturel mondial que les temples d’Angkor. Au moins.
Et la France, ce petit coq relou que
les autres pays regardent avec un air mi-dubitatif, mi-amusé et re-mi-exaspéré
derrière, se débrouille quand même à peu près pour compter dans la carte du
monde.
***
Il n’y a pas si longtemps, un
certain président hyperactif exaspérait tout le monde en étant petit et arrogant,
en voulant être partout à la fois, en ayant un avis sur tout et en sautillant
dans tous les sens. En plus, il se tapait une super jolie cocotte. Malgré tous
ses défauts, ou peut-être en vertu d’eux, je me dis qu’il n’incarnait pas si
mal notre bon vieux coq.
***
Depuis quelques temps, un certain
nombre d’articles et de livres s’insurgent contre le désastre qui afflige l’Histoire
de France depuis plusieurs années : elle n’est plus aimée. Il semblerait
que nos chères têtes blondes apprennent maintenant au collège les noms des
empereurs maliens plutôt que ceux d’Henri IV ou Louis XIV. On multiplie les lois
pour s’excuser à l’égard des diverses minorités autrefois maltraitées, on renie
au passage les époques associées, et on cultive peu à peu la honte de notre
passé. Pendant ce temps-là autour de nous, la Chine et les Etats-Unis (entre
autres) se rengorgent de leur histoire glorieuse, de leur culture centenaire ou
millénaire, de leurs grands principes immuables, et donc de leur légitimité éventuelle
à les imposer au reste du monde.
C’est dans ce contexte que la France
s’est choisi comme nouveau président un homme qui ne rêve que d’être normal, d’être
Monsieur-tout-le-monde, de ne pas faire de vagues et de ne pas faire parler de
lui. Et ce que j'ai envie de lui dire, c’est que la France n’est pas faite pour ça. Cocorico.